Lorsque le soleil se coucha derrière les hauts arbres de la jungle, elle revêtit le sari de feu. Nouée sur une épaule, étroitement drapée sur le buste et les hanches, la fine étoffe la moulait comme une seconde peau.
« Jamais je n’aurai osé porter une telle toilette auparavant, se disait elle consciente de l’indécente beauté que la robe donnait à son corps.
Tout à coup, un bruit lancinant de cimbales, de cris rauques et violents parvinrent à ses oreilles, tandis qu’une fumée écoeurante chatouillait ses narines par les vitres ouvertes. Soudain des ténèbres, jaillirent quatre hommes, vêtus de pagnes colorés, portant une litière de bambous garnie d’un épais tapis de pétales d’orchidées. Ils lui firent signe de s’y installer.
A son arrivée, un silence religieux s’était brusquement abattu sur l’endroit. Musiques et chants avaient cessé. Alors majestueusement balancée sur sa couche odorante, elle fut conduite au cœur de la fête.
Un gong d’une puissance extraordinaire se mit à sonner les douze coups de minuits. Quand ses derniers échos se furent éteints, les torches s’allumèrent sur le spectacle de la tribu en liesse.
Des incantations aux sons gutturaux montaient de la foule prosternée à ses pieds.
Soudain avec un cri strident, un homme sauta sur le cercle de la terre battue et se mit à gesticuler dans un mouvement endiablé. Bientôt, deux, trois autres danseurs se joignirent à lui.
La chaleur devenait intenable, s’alourdissant des vapeurs acres.
Elle commençait à se sentir mal à l’aise. Elle cherchait un visage familier du regard. Un verre d’eau lui aurait fait tant de bien.
Une jeune fille s’approcha d’elle, lui tendit une coupe emplie d’un liquide clair sur lequel flottaient des rondelles de citron. C’était un don du ciel.
Elle but avidement sans s’apercevoir que la douce pulpe de fruit masquait un filtre magique.
On avait allumé des bâtons d’encens. Leur obsédante fumée voilait son regard et venait s’ajouter à l’ivresse latente qui s’emparait d’elle. De ces membres à ses joues, elle sentait monter une fièvre intense.
Elle se sentait mal, très mal, de plus en plus fébrile et incommandée.
Une autre jeune fille lui dit pour la rassurer : nos coutumes te paraissent étranges, mais il ne te sera fait aucun mal. Nos gestes sont d’amour et non de haine ou de vengeance. La tribu a voulu t’honorer en te choisissant comme déesse. Reste je t’en prie ; sinon la fête sera gâchée et le malheur pèserait sur nous pendant une année.
Elle avait décidé de rester mais son regard fut happé par lui.
Il s’était levé gravement. Trois femmes s’approchèrent de lui et otèrent sa chemise avec des gestes cérémonieux.
Elle sourit avec sérénité quand ,escorté de trois hommes, elle le vit avancer vers elle.
Un frisson la parcourut, il était d’une beauté sauvage sous l’éclat des torches enflammées.
Se trompait elle ou cherchait il en la regardant fixement à lui faire comprendre quelque chose ?
Ils se tenaient maintenant, debout, face à face, tandis que la tribu les acclamait du geste et de la voix.
Elle comprit….. On voulait lui plaire alors on lui a fait l’offrande de l’amour d’un homme !!
Elle ne voulait pas rompre l’enchantement, elle ne pouvait que se prêter à ce jeu dangereux.
Des femmes s’approchèrent du couple symbolique et l’entoura de minces guirlandes de soie : c’étaient des fils magiques.
Comme elle savait qu’elle ne revivrait plus jamais ces instants merveilleux, elle décida de s’y livrer pleinement, avec l’ardeur du désespoir.
Une clameur s’éleva, la déesse semblait apprécier son offrande et on se félicita d’avoir su lui plaisir. Pour eux, s’ouvrait une année de prospérité……
dimanche 8 juillet 2007
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13 commentaires:
Tu devrais penser sérieusement à écrire des livres !
Wow wow et encore wow :-))) Que c'Est beau ... Tu veux danser avec moi ? ahahhah :-))
J'ai la bouche baie devant ce text au style parfait, et au verbe bien choisi.
Erena tu a les grains du génie. C'est dommage que nous seulement pourrons en profiter sur tes pages.
J'aime bien te lire tout un roman.
Sinon, en ce qui concerne le synopsis, j'ai comme l'impression de commecer à lire une histoire qui attend sa fin.
Du coup vivement la suite.
Un texte formidable et émouvant
bravo erana, et comme a dit mils, tu dois écrire des livres et faire profiter tout le monde..
bonne nuit ma douce fleur..
venus
Peut on se livrer totalement à la Passion .. sans que la peur nous barre le chemin ?
Avons nous besoin de l'approbation des autres pour offrir son coeur .. son corps et même sa vie en offrande ?
Quand on est entrainé par le courant de nos émotions .. brûlé par la flamme qui nous consomme de l'intérieur et aveuglé par notre passion .. Que faut il faire ? résister ? Se donner ? Fuir ? Se perdre .. Ca paraît si facile pour une déesse mais pour l'humain ? Qu'adviendra t il de lui ?
N'est ce pas une affaire d'instinct de flaire sa moitié ?
Erena et Lili dans le même post. Quelle merveille. Je vous ai toujours nommé execo les princesses de la litterature moderne.
@ mils: tu me flattes!! je me contente pour le mment de modestes ecrits :)) merci d'etre fidele a mon blog!
@nan:est ce que tu ne serais pas entrain de te proposer en offrande ? :p j'accepte l'invitation de danser avec un plaisir evident :)
@devoted thinker: je ne pense pas qu'il y ait une suite! ils se sont retrouves le temps d'un rituel, d'ou le regain d'abandon desespere a la fin, rien n'est possible entre eux , tt les separe!!je suis heureuse que tu ais aimé!!
@venus: merci ma puce de ton soutien, ca ft plaisir :)
@lili: la peur est omnipresente, je ne le sais que trop bien!! mais comment s'en sortir? comment vivre l'instant present intensement sans se soucier de tt le reste? une tonne de kestions mais les reponses se font lointaines, absentes et des fois mm insaisissables! alors ke reste t il sinon la fuite? :)))
@anouar: merciiii, tu ne pouvais me faire meilleur compliment surtout que j'adore lili! bienvenu a toi
merveilleux ma chère, je lis tes textes souvant en oubliant de respirer, ton style me coupe l souffle, et comme a di devoted mon ami, j aimerai bien lire toute une histoire complète meme si je trouve que ce caractère mystérieux est accusé qd il s agit d un texte qui nous permet de s evader et d imaginer seuls la suite! bravo ma chère, et desolée de n etre passée te lire qu aujourd hui! bisous erana!
t'es d'une si grande richesse mon amie
PAssionnée
cultivée
intelligente
clever
et
Fine plume!
Merci de cette invitation à la danse!
Bravo aliga!
princesses de la litterature moderne rien que ça!!!!! je ne savais pas qu'il existait des princesses de la litterature moi , je connais des princesses de la litière mais pas de la litterature :p anouar il faut arreter les bains de soleil prolongés :)et par pitié ne compare pas ce qu'il ya dans la blogosphere a de la litterature car il ya littérature et lis tes ratures( ce que je te conseille de faire d'ailleurs ) . le post est rigolo , on se croierait dans une pub AXE , quand a lilli on dirait presque Mireille dumas qui fait une interview dans bas les masques.
p.s: boum chika waawaa
j'adore danser ... maginfique texte je suis sur que t'a raté ta vocation t'aurait du etre ecrivain !!
je t'ai taggé dans le jeu de la main j'espere que tu le fera !
bonne journée
Salut, j'été de passage sur ton blog, plutot génial, mais à ce que je vois le style d'écriture de " danse devine" est tres proche du Style Guy de maupassant, alors si t'as fait référence à des livre alors montienne les, sinon on se trompera sur ton chagrin de narration et les gens commente à tord tes dite estimé comem des bon plagia.
Respectieusement ;-)
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